• La fin de l'automne

     La fin de l'automne,

    de Jacques Villebrune.

    J'aime les pâles jours de la fin de l'automne,
    La forêt qui se meurt, et son feuillage amer,
    Le vent, dans les bouleaux, qui souffle monotone :
    Tout pleure les étés, tout annonce l'hiver ;

    Tout nous dit : La saison tiède nous abandonne,
    Fais, dans l'âtre joyeux, pétiller un feu clair,
    Profite des avis que la nature te donne,
    Et prépare un doux nid à l'être qui t'est cher.

    Et j'aime aussi les soirs pâles de la vieillesse,
    Quand le plaisir léger du jeune âge nous laisse :
    Elle est grave et muette, elle songe, elle dort ;

    Un penser plus profond, sévère, naît en elle,
    Son déclin la prépare à la vie éternelle,
    Et son sommeil s'essaye au sommeil de la mort.

    Jacques Villebrune
    À découvrir sur le site https://www.mon-poeme.fr/poeme-la-fin-de-lautomne/

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  • Le rouge des arbouses

    Novembre, comment pourrais-je te conter fleurettes ?
    Automne timide, tout étonné d'être encore ensoleillé,
    Dans notre jardin, mille roses perdent la tête, 

    Car trop de chrysanthèmes viennent les concurrencer.

    Hier j'ai trouvé la toute dernière pervenche,
    L'été est loin, que faisait-elle sinon le rappeler ?
    En la voyant, j'ai pensé qu'elle voulait sa revanche,
    Ou alors elle n'était là que pour toi ma bien-aimée.

    Comme elles sont loin nos vendanges, j'oublie Toussaint,
    Soleil radieux qui fait rougir à déraison l'arbousier,
    Avant j'en cueillais autant qu'en contenait ta main,
    L'âpre de l'arbouse se mélangeait à la douceur de tes baisers.

    Hier j'ai encore trouvé du petit houx prêt pour la fête,
    Rouge et vert, aux tendres couleurs de Noël,
    Rempli de baies et à côté cette alouette,
    Qui priait pour nous en s'adressant à l'Eternel

    Déjà la mi-novembre, le temps file vite, je le regrette,
    Automne timide, tout frissonnant mais ensoleillé,
    La nature ne m'a pas surpris en faisant cette pirouette,

    Car l'hiver dans ma vie ne va pas tarder à se montrer.

    TIMILO

    www.lejardinpoétiquedetimilo.com

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  • "Parce que je suis une femme

    Phénoménalement,

    Femme phénoménale,

    C’est moi."

     

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  • Paris

     Paris
    Poète : Louise Colet (1810-1876)

    Quand je vais triste et seule, et que, dans le ciel gris,
    Je suis quelque nuage errant sur les toitures,
    Et, comme ces draps noirs qu'on met aux sépultures,
    Couvrant des boulevards les arbres rabougris ;
    Lorsqu'au bourdonnement de ce chaos qui passe,
    De ce peuple encombrant l'horizon et l'espace ;
    De ces milliers de bruits dans l'air se confondant
    Comme un cri de blasphème immense et discordant,
    Je marche, et que ma vue est tristement frappée
    Par cette Babylone à la vie occupée,
    A la vie où la chair est tout et l'esprit rien,
    Où le mal triomphant aux pieds foule le bien,
    Où la plèbe se rue au plaisir qui l'appelle,
    Où jouir est le mot que toute langue épelle,
    Où les hommes parqués comme de vils troupeaux,
    Vont dévorant leurs jours sans bonheur ni repos,
    Quand toutes ces maisons où la lumière monte
    Se pavanent le soir pour le crime ou la honte,
    Et que la poésie en sa virginité
    En voit sortir fardé, par l'art ou la beauté,
    Le vice... saltimbanque immonde qui s'étale
    Et vend tout pour de l'or dans cette capitale ;
    Alors, ce faux Paris, ce Paris idéal,
    Que je rêvais si grand sous mon beau ciel natal,
    Se dissout à mes yeux comme un trompeur mirage ;
    Et le Paris réel accable mon courage.
    Craintive, je voudrais, m'enfuyant au désert,
    Sortir de cet abîme où j'ai longtemps souffert ;
    Je voudrais, nivelant tous ces amas de pierres,
    Sur la mer, sur le ciel, reporter mes paupières,
    Loin de ces lieux impurs, qu'on dit civilisés,
    Sentir le souffle frais de nos vents alizés
    Glisser dans mes cheveux, dilater ma poitrine,
    M'empreindre des parfums de la vague marine...
    Je voudrais m'élancer ainsi qu'un jeune faon,
    Libre, sur les rochers où je bondis enfant.

    Puis, lorsque sous mon toit rêvant ainsi je rentre,
    Et que, près du foyer mon âme se concentre,
    Je pleure en me disant que je ne pourrais plus
    Séparer mon cœur pur de ces cœurs dissolus ;
    Que l'art, la poésie, et les splendeurs que j'aime,
    Se retrouvent au fond de cette fange même,
    Qu'il faut, pour en tirer quelques parcelles d'or,
    Dans cet abîme impur longtemps plonger encore ;
    Que tout génie humain acceptant ce mélange,
    A, sur ce sol ardent, brûlé ses ailes d'ange,
    Et que, pour satisfaire un rêve de l'orgueil,
    Je dois fendre la mer sans regarder recueil.

    Et pourtant je le sens, ce cœur qui s'interroge
    Repousserait l'encens et l'éclat de l'éloge,
    S'il pouvait retrouver cet amour maternel,
    Amour qui vient des cieux, amour seul éternel,
    Amour que j'ai perdu, qui me manque à toute heure,
    Qui prendrait la moitié des tourments dont je pleure,
    Amour actif et saint qui veillerait sur moi,
    Quand au bord du volcan je marche avec effroi !
    Oh ! que je fus coupable et que je suis punie !
    Mon Dieu ! j'avais ma mère, et vous m'aviez bénie
    De son amour profond, et je n'ai bien compris
    Qu'après l'avoir perdu quel en était le prix.
    Pour l'arracher une heure au marbre de la tombe,
    Mon Dieu, que de mon front toute couronne tombe,
    Que ces biens qu'appelait mon désir insensé
    S'éloignent pour toujours, mon cœur en est lassé ;
    Que ces rêves d'orgueil que la jeunesse couve
    S'éteignent dans mon sein, mais que je la retrouve !

    Oh ! que je sente encore se poser sur mon front
    Ces baisers maternels qui le rafraîchiront !
    Que je l'entende enfin, cette voix d'une amie,
    Pour moi depuis trois ans étouffée, endormie !
    Une heure, une heure encore que je puisse la voir,
    Tendre vers moi ses bras prêts à me recevoir,
    Et je m'y jetterai !... Puis, nous irons ensemble
    Dans le champ qu'elle aimait et qu'ombrage le tremble,
    Au bout de l'aqueduc, où la source à couvert
    Dérobe ses flots purs sous le feuillage vert ;
    Où l'aubépine en fleurs s'étend comme un blanc voile,
    Où le trèfle naissant de boutons d'or s'étoile ;
    Puis, nous irons cueillir aux branches des pommiers,
    Les fruits que le soleil a mûris les premiers.
    Nous irons secourir aux moissons, aux vendanges,
    Les pauvres qui diront : « Ces femmes sont des anges. »
    Et j'oublierai le monde, attachée à ses pas,
    Le monde qui distrait du bonheur qu'on n'a pas.


    À découvrir sur le site https://www.poesie-francaise.fr/louise-colet/poeme-paris.php

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  • La pluie

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