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  • La Mésange

    La mésange

    Guillaume Apollinaire

    Les soldats s’en vont lentement
    Dans la nuit trouble de la ville.
    Entends battre mon cœur d’amant.
    Ce cœur en vaut bien plus de milles
    Puisque je t’aime éperdument.

    Je t’aime éperdument, ma chère,
    J’ai perdu le sens de la vie
    Je ne connais plus la lumière,
    Puisque l’Amour est mon envie,
    Mon soleil et ma vie entière.

    Écoute-le battre mon cœur !
    Un régiment d’artillerie
    En marche, mon cœur d’Artilleur
    Pour toi se met en batterie,
    Écoute-le, petite sœur.

    Petite sœur je te prends toute
    Tu m’appartiens, je t’appartiens,
    Ensemble nous faisons la route,
    Et dis-moi de ces petits riens
    Qui consolent qui les écoute.

    Un tramway descend vitement
    Trouant la nuit, la nuit de verre
    Où va mon coeur en régiment
    Tes beaux yeux m’envoient leur lumière
    Entends battre mon coeur d’amant.

    Ce matin vint une mésange
    Voleter près de mon cheval.
    C’était peut-être un petit ange
    Exilé dans le joli val
    Où j’eus sa vision étrange.

    Ses yeux c’était tes jolis yeux,
    Son plumage ta chevelure,
    Son chant les mots mystérieux
    Qu’à mes oreilles on susurre
    Quand nous sommes bien seuls, tous deux

    Dans le vallon j’étais tout blême
    D’avoir chevauché jusque-là.
    Le vent criait un long poème
    Au soleil dans tout son éclat.
    Au bel oiseau j’ai dit « Je t’aime ! »

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  • poème

    Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire, est un poète et écrivain français, critique et théoricien d'art qui serait né sujet polonais de l'Empire russe, le 26 août 1880 à Rome. 

    Date et lieu de décès : 9 novembre 1918, Paris
    Nom complet : Wilhelm Albert Włodzimierz Apolinary Kostrowicki
    -:-:-:-:-:-:-:-

    Guillaume Apollinaire et Léo Ferré. Marizibill.

    Dans la Haute-Rue à Cologne

    Elle allait et venait le soir

    Offerte à tous en tout mignonne

    Puis buvait lasse des trottoirs

    Très tard dans les brasseries borgnes

    Elle se mettait sur la paille

    Pour un maquereau roux et rose

    C’était un juif il sentait l’ail

    Et l’avait venant de Formose

    Tirée d’un bordel de Changaï

    Je connais des gens de toutes sortes

    Ils n’égalent pas leurs destins

    Indécis comme feuilles mortes

    Leurs yeux sont des feux mal éteints

    Leurs cœurs bougent comme leurs portes

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