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    L'extravagance

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  • Le chat

    Le Chat

    Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux ;

    Retiens les griffes de ta patte,

    Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,

    Mêlés de métal et d’agate.

    Lorsque mes doigts caressent à loisir

    Ta tête et ton dos élastique,

    Et que ma main s’enivre du plaisir

    De palper ton corps électrique,

    Je vois ma femme en esprit.

    Son regard,

    Comme le tien, aimable bête

    Profond et froid, coupe et fend comme un dard,

    Et, des pieds jusques à la tête,

    Un air subtil, un dangereux parfum

    Nagent autour de son corps brun.

    Charles Beaudelaire

     

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  • Les chats

    Les chats (Charles Baudelaire - Les Fleurs du mal)

    Les amoureux fervents et les savants austères
    Aiment également, dans leur mûre saison,
    Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
    Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

    Amis de la science et de la volupté,
    Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres ;
    L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
    S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

    Ils prennent en songeant les nobles attitudes
    Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
    Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin ;

    Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
    Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
    Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

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  • Le chat

    Le Chat

    Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux ;

    Retiens les griffes de ta patte,

    Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,

    Mêlés de métal et d’agate.

    Lorsque mes doigts caressent à loisir

    Ta tête et ton dos élastique,

    Et que ma main s’enivre du plaisir

    De palper ton corps électrique,

    Je vois ma femme en esprit.

    Son regard,

    Comme le tien, aimable bête

    Profond et froid, coupe et fend comme un dard,

    Et, des pieds jusques à la tête,

    Un air subtil, un dangereux parfum

    Nagent autour de son corps brun.

     

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  • Hymne à la beauté

    Hymne à la beauté

    Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
    Ô Beauté ! ton regard, infernal et divin,
    Verse confusément le bienfait et le crime,
    Et l'on peut pour cela te comparer au vin.

    Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore ;
    Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
    Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
    Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.

    Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
    Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
    Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
    Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

    Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
    De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
    Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
    Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

    L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
    Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
    L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
    A l'air d'un moribond caressant son tombeau.

    Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
    Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
    Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
    D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

    De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
    Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
    Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
    L'univers moins hideux et les instants moins lourds ?
    Charles Baudelaire

     

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