• Pour vous je les ai cueillies près de la rivière,
    Sur un talus abrité et ensoleillé,
    Elles fleurissaient, prisonnières d'un vieux lierre,
    Ces précoces violettes au grand cœur perlé.

    Certaines, plus fragiles paraissent si pâles,

    Comme les teintes effacées d'un vieux tableau,
    Mais elles semblent animées et sur chaque pétale,
    Enchâssées, je vois trembler des gouttes d'eau.

    Pareilles à des pleurs tombés du beau visage,

    D'un ange amoureux, souriant dans la nuit,
    C'est celles-là surtout que j'aime, il s'en dégage
    Un subtil parfum rapidement évanoui.

    Et c'est pourquoi, ce matin , je vous apporte

    Gentiment les violettes de la nouvelle saison
    Pour que ces fleurs vous aident à franchir ma porte
    Vous qui avez ma poésie comme passion.
    Timilo
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  • Résultat de recherche d'images pour "mila marquis"

    Une allée du Luxembourg

     

    Elle a passé, la jeune fille
    Vive et preste comme un oiseau
    À la main une fleur qui brille,
    À la bouche un refrain nouveau.

    C’est peut-être la seule au monde
    Dont le coeur au mien répondrait,
    Qui venant dans ma nuit profonde
    D’un seul regard l’éclaircirait !

    Mais non, – ma jeunesse est finie …
    Adieu, doux rayon qui m’as lui, –
    Parfum, jeune fille, harmonie…
    Le bonheur passait, – il a fui !

    Gérard de Nerval

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    La jolie fille.

    Recueil : Les nuits d'hiver (1862)

    C'était hier, sous la feuillée,
    J'ai vu cette fille qui dormait ;
    Mon âme alors s'est éveillée
    Avec l'amour quelle enfermait.

    Mes yeux n'avaient jamais encore,
    Sous le voile des vêtements,
    Vu cette neige qui décore
    Ses membres souples et charmants.

    Que cette femme est belle !
    Laissant flotter leur or vermeil,
    Ses cheveux, dont l'onde ruisselle,
    Lui font un manteau de soleil.

    Sa poitrine, comme la mienne,
    Ne va pas en s'aplanissant,
    Et sa gorge marmoréenne
    Monte, monte en s'arrondissant :

    C'est comme une double colline,
    C'est comme un arc aventureux
    Qu'un double bouton illumine,
    Rose, à la bouche savoureux :

    Cette jolie fille s'éveilla confuse ;
    Moi, je m'enfuis, le trouble au cœur ;
    Depuis, le sommeil me refuse
    Ses dons, et je tombe en langueur.


    Henri Murger
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  • Résultat de recherche d'images pour "oiseaux printemps"

    Le printemps.

    Recueil : Les poésies (1878)

    Gentils oiseaux, venez à ma fenêtre,
    Ce blanc duvet est pour vos petits nids ;
    Je sens aussi que le printemps va naître,
    Mon cœur ému s'épanche au sein des nuits.
    Les fleurs déjà dégagent leurs corolles,
    Leur corset vert ne craint plus les autans ;
    Voici les jours des jeux, des danses folles,
    Jolis oiseaux, célébrons le printemps.

    Présage heureux, la nature féconde
    Sème de fleurs le lit de son époux ;
    Partout l'amour devient la loi du monde
    Et les amants ont des regards plus doux.
    Voici venir l'heure de la tendresse,
    L'heure joyeuse aux baisers éclatants ;
    Buvons donc tous aux coupes de l'ivresse ;
    Jolis oiseaux, célébrons le printemps.

    Oh ! comme vous que n'ai-je aussi des ailes
    Pour m'envoler sous les bois odorants !
    Que n'ai-je aussi des caresses nouvelles
    Pour apaiser mes pensers délirants !
    Mais ici-bas, solitaire et rêveuse,
    Je ne connais que les tristes instants ;
    Combien pourtant je voudrais être heureuse !
    Jolis oiseaux, célébrons le printemps.

    En écoutant la chanson si jolie
    Que vous jetez aux vents de l'horizon,
    Je sens mon cœur pris de mélancolie,
    Et de désirs qui troublent ma raison,
    Après ces chants qui peignent votre flamme,
    De volupté je vous vois palpitants ;
    Et moi j'attends à qui donner mon âme ;
    Jolis oiseaux, célébrons le printemps.

    N'ai-je pas droit à la faveur céleste,
    Au tendre amour, à ma part de bonheur ?
    La vie, hélas ! serait un don funeste
    Si l'on devait languir dans le malheur ;
    Mais Dieu jamais ne manque à ses promesses,
    Il fit un cœur pour tout cœur de vingt ans.
    Je suis aimée, allons ! plus de tristesses,
    Jolis oiseaux, célébrons le printemps.


    Robert Dutertre
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  • Résultat de recherche d'images pour "homme qui ronfle humour"

    La Ronflette

    Ça commence d’abord  par un tout petit bruit,
    Un doux frémissement, un léger friselis.
    Puis, petit à petit, ça enfle crescendo.
    L’heureux mortel qui dort, bien à plat sur le dos,
    Respire un peu plus fort, sa poitrine se gonfle,
    Sa bouche se détend, et c’est parti…. il ronfle !

    Son aimable moitié, allongée près de lui,
    Elle bien éveillée, ainsi que chaque nuit,
    Croit, pour y remédier, avoir tout essayé.
    Les soupirs éloquents, les poings dans l’oreiller,
    Le corps sur le côté, le nez pincé, les gifles,
    Alors à bout de nerfs, excédée, elle siffle !

    Ça s’arrête un moment, mais bientôt, ça repart.
    Et la pauvre victime, épuisée, l’œil hagard,
    N’a pas d’autre recours, afin d’y échapper,
    Que d’aller au salon choir sur le canapé.
    Cependant qu’au dehors se lève le soleil,
    Elle sombre, elle aussi, dans un profond sommeil

    C’est alors que l’époux, frais et dispos déjà,
    La réveille et lui dit : « Qu’est-ce que tu fais là ?
    Pourquoi, ma douce amie, faire ainsi chambre à part ?
    Aurais-tu fait, dis- moi,  un vilain cauchemar ?
    Quant à moi, je n’ai pas dû bouger de la nuit.
    Si tu savais, chérie, comme j’ai bien dormi ! ».

    Renée Jeanne Mignard

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    4 commentaires
  • La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
    Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
    Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
    Quelque chien sans abri qui hurle au coin d’un bois.

    Plus de chansons dans l’air, sous nos pieds plus de chaumes.
    L’hiver s’est abattu sur toute floraison ;
    Des arbres dépouillés dressent à l’horizon
    Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

    La lune est large et pâle et semble se hâter.
    On dirait qu’elle a froid dans le grand ciel austère.
    De son morne regard elle parcourt la terre,
    Et, voyant tout désert, s’empresse à nous quitter.

    Et froids tombent sur nous les rayons qu’elle darde,
    Fantastiques lueurs qu’elle s’en va semant ;
    Et la neige s’éclaire au loin, sinistrement,
    Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

    Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
    Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
    Eux, n’ayant plus l’asile ombragé des berceaux,
    Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

    Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
    Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
    De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
    Attendant jusqu’au jour la nuit qui ne vient pas.

    Guy de Maupassant...

     

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