• Griserie

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  • Liberté

    Liberté ! Un poème de Victor Hugo pour les oiseaux 

    Liberté !

    De quel droit mettez-vous des oiseaux dans des cages .

    De quel droit ôtez-vous ces chanteurs aux bocages,
    Aux sources, à l'aurore, à la nuée, aux vents ?
    De quel droit volez-vous la vie à des vivants ?
    Homme, crois-tu que Dieu, ce père, fasse naître
    L'aile pour l'accrocher au clou de ta fenêtre ?
    Ne peux-tu vivre heureux et content sans cela ?
    Qu'est-ce qu'ils ont donc fait tous ces innocents-là
    Pour être au bagne avec leur nid et leur femelle ?

    Qui sait comment leur sort à notre sort se mêle ?
    Qui sait si le verdier qu'on dérobe aux rameaux,
    Qui sait si le malheur qu'on fait aux animaux
    Et si la servitude inutile des bêtes
    Ne se résolvent pas en Nérons sur nos têtes ?
    Qui sait si le carcan ne sort pas des licous ?
    Oh ! de nos actions qui sait les contre-coups,
    Et quels noirs croisements ont au fond du mystère
    Tant de choses qu'on fait en riant sur la terre ?
    Quand vous cadenassez sous un réseau de fer
    Tous ces buveurs d'azur faits pour s'enivrer d'air,
    Tous ces nageurs charmants de la lumière bleue,
    Chardonneret, pinson, moineau franc, hochequeue,
    Croyez-vous que le bec sanglant des passereaux
    Ne touche pas à l'homme en heurtant ces barreaux ?
    Prenez garde à la sombre équité. Prenez garde !
    Partout où pleure et crie un captif, Dieu regarde.
    Ne comprenez-vous pas que vous êtes méchants ?
    À tous ces enfermés donnez la clef des champs !
    Aux champs les rossignols, aux champs les hirondelles !

    Les âmes expieront tout ce qu'on fait aux ailes.
    La balance invisible a deux plateaux obscurs.
    Prenez garde aux cachots dont vous ornez vos murs !
    Du treillage aux fils d'or naissent les noires grilles ;
    La volière sinistre est mère des bastilles.

    Respect aux doux passants des airs, des prés, des eaux !
    Toute la liberté qu'on prend à des oiseaux
    Le destin juste et dur la reprend à des hommes.
    Nous avons des tyrans parce que nous en sommes.
    Tu veux être libre, homme ? et de quel droit, ayant
    Chez toi le détenu, ce témoin effrayant ?
    Ce qu'on croit sans défense est défendu par l'ombre.
    Toute l'immensité sur le pauvre oiseau sombre
    Se penche, et te dévoue à l'expiation.
    Je t'admire, oppresseur, criant : oppression !
    Le sort te tient pendant que ta démence brave
    Ce forçat qui sur toi jette une ombre d'esclave ;
    Et la cage qui pend au seuil de ta maison
    Vit, chante, et fait sortir de terre la prison.

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  • Oeufs de Pâques

    Voici venir Pâques fleuries,
    Et devant les confiseries
    Les petits vagabonds s’arrêtent, envieux.
    Ils lèchent leurs lèvres de rose
    Tout en contemplant quelque chose
    Qui met de la flamme à leurs yeux.

    Leurs regards avides attaquent
    Les magnifiques œufs de Pâques
    Qui trônent, orgueilleux, dans les grands magasins,
    Magnifiques, fermes et lisses,
    Et que regardent en coulisse
    Les poissons d’avril, leurs voisins.

    Les uns sont blancs comme la neige.
    Des copeaux soyeux les protègent.
    Leurs flancs sont faits de sucre. Et l’on voit, à côté,
    D’autres, montrant sur leurs flancs sombres
    De chocolat brillant dans l’ombre,
    De tout petits anges sculptés.

    Les uns sont petits et graciles,
    Il semble qu’il serait facile
    D’en croquer plus d’un à la fois ;
    Et d’autres, prenant bien leurs aises,
    Unis, simples, pansus, obèses,
    S’étalent comme des bourgeois.

    Tous sont noués de faveurs roses.
    On sent que mille bonnes choses
    Logent dans leurs flancs spacieux
    L’estomac et la poche vides,
    Les pauvres petits, l’œil avide,
    Semblent les savourer des yeux.

    Marcel Pagnol

     

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  • Ce jardin captif....


    Danser encore, retrouver l'ivresse du printemps,
    Le chaud soleil d'ici dans les rues de ma ville,
    Et ses fontaines criantes qui deviennent des îles,
    De fraîcheur sur des pelouses ocrées par le vent.

    Le cœur vide de tout et pourtant plein d'absence,
    Danser dans la torpeur des longs après-midis,
    Être plus fou que sage, distrait, tandis
    Que le soleil brûle ma peau de souvenances.

    Par un doux matin, contempler l'horizon,
    Jauni d'une de nos photos dans son livre,
    Puis respirer son air de tramontane, ivre,
    Qui passait sur l'Agly en défrisant ses ponts.

    Danser ainsi au bord de sa grande lagune,
    Goûter l'indifférent plaisir d'aimer moins,
    Ecarter le parfum las des roses de juin,
    Lourdes de symboles qu'on cueillait une par une.

    Puis quand mon moi enfin s'ouvre à la raison,
    Le soir devient l'écho d'un coquillage,
    Me disant qu'il n'est beau ici que ton visage,
    Qu'il n'est plus beau jardin que le nôtre en cette saison.

    Malgré la terre heureuse et la douceur des choses;
    Ne plus rien désirer vraiment qui ne soit de toi,
    Que ce jardin captif qui danse entre nos doigts,
    Roseraie irréelle où la beauté se repose.

    Qui fleurit l'hiver alors que tout se meurt,
    Et d'un désir plus lourd pendant que la nuit tombe,
    Sur moi, le vent d'ici berce les tombes,
    Des souvenirs qui ne s'éveillent que de bonne heure.

    TIMILO

    /www.lejardinpoétiquedetimilo.com

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