Tout s'endormira bientôt dans mon petit jardin,
L'automne vient de lui injecter son puissant venin,
Faisant fleurir ses dernières roses blanches,
Qui adouciront le gris des prochains Dimanches.

Le vert finit de s'éteindre....Arrêt de sève,
Mes arbres vont fuir vers le pays des rêves,
De toutes parts, du fond des bois enténébrés,
L'hiver, l'auguste hiver approche par degrés.

Avec le violent tourment d'une forte ondée,
Qui va poudrer de blanc mes chères Pyrénées,
Pour l'instant ....les feuilles se tintent d'émotion,
Vont-elles s'échapper?  Demain elles voudront.

Tremblent dans cette démence les toutes dernières
Rouges, elles n'osent plus revenir en arrière,
Prêtes à bondir dans le monde de la grande nuit,
Elles guettent le vent pour s'en aller avec lui...

L'automne ose des couleurs insolentes,
Endormira tout jusqu'à l'herbe naissante,
Le ciel deviendra froid et le vent sera fou,
Tu seras toujours là,  moi je plie un genou,

Drôle d''équilibre, pourquoi avoir peur de la mort,
Car ne pouvant échapper à notre pauvre sort,
Qui avance vers nous à grandes enjambées,
Tu me regardes vieillir, je te regarde hiverner.