Mais demain...
Si tu n'effaçais pas leurs pas sur ton sable,
Le monde comprendrait leur fuite vers la mer,
J'ôte ma carapace et mon jean de chair,
Pour que tous mes cris te soient bien saisissables.
Je perçois tant de douleurs sur une de tes rives,
Trop de pleurs rendent ton eau encor' plus salée,
Ici dans tes vagues où je me sens en liberté,
Combien d'embarcations passent, combien dérivent?
Traverser coûte que coûte, l'avenir assuré,
Trop de passeurs s'enrichissent du mot: liberté,
Mais leurs navires sombrent sans aucune bouée,
Combien de vies s'éteindront sans aucun regret ?
Méditerranée, tu es si attachante,
Tu endors les rêves en lavant leur amour,
Tricoteuse d'oubli, tu occis tous les jours,
Nos frères de l'autre rive sans trace émouvante.
Trop visibles à nos yeux arrivent leurs bouts de bois,
Combien en faudra-t-il sur nos plages pour entendre?
Certains les brûleront, ignorant que leurs cendres,
Portent encore les germes de leur désarroi.
TIMILO
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