• L'oiseau bleu

                     L’Oiseau Bleu ...                                                                                                                                                                                                                               

     

    J’ai dans mon coeur un oiseau bleu,

     une charmante créature,

     si mignonne que sa ceinture 

    n’a pas l’épaisseur d’un cheveu.

    Il lui faut du sang pour pâture,

    bien longtemps , je me fis un jeu

    de lui donner sa nourriture,

    les petits oiseaux mangent peu.

     Mais sans en rien laisser paraître,

    dans mon coeur il a fait le traître,

    un trou large comme la main,

     et son bec fin comme une lame,

    En continuant son chemin

    m’est entré jusqu’au fond de l’âme !

    (Alphonse Daudet  - extrait :  Les Amoureuses)

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  •  

    Ce matin...


    Ce matin...

    Mon jardin se réveille au café corsé
    Il sent aussi bon la tartine beurrée,
    Barbouillée et confiturée,
    Que le croissant étonné d'être encore entier,
    Si mille oiseaux ne le picorent que des yeux, 
    C'est qu'ils n'osent pas empiéter notre bonheur éphémère.

     

     

    Ma petite chatte Choupy somnole à mes côtés
    Mais elle ne dort que d'un œil,
     Avec l'autre elle surveille deux vieux ceps de vigne,
    Déjà inondés de lumière et de raisins muscats, 
    Qui se dépêchent  de murir au soleil de Juillet...
    Dans le coin potager,
    Deux tomates rougissent sur pied,
    En attendant d'être cueillies.

     

     

    Un abricot rouge du Roussillon se laisse déguster, 
    Je jette au loin son noyau , 
    Dans la minute qui suit,
    Folle effervescence près de la fourmilière,
    Que se passe-t-il ce matin,
    Pour que la vie chantonne ce quatrain ? 
    Quatrain que je me dépêche d'écrire.

     

     

    Ces derniers jours le ciel innove dans les tons bleus, 
    Disons, dans le grand bleu,
    En outrageant ainsi l'outremer 
    Et ce matin il semble frôler la perfection,
    Pourtant ici-bas,
    Tout un monde assoiffé attend l'averse,
    Mais toujours pas la moindre trace de nuage à l'horizon.
    Ce ne sera donc pas pour aujourd'hui.

     

    Elle nous oublie la pluie,
    Elle tourne en rond
    Mais elle tourne bien loin
    Trop loin de mon petit jardin
    Alors si elle fait une ronde,
    Elle devrait nous y faire participer...
    Demain peut-être elle osera 
    Lâcher quelques gouttes sur nous,

     

    Et en attendant,
    Mes roses transpirent de ce bonheur
    Qui les rend si attirantes,
    Elles embaument .
    TIMILLO
    www.lejardinpoétiquedetimilo.com
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  • Mignonne...

    "Mignonne, allons voir si la rose
    Qui ce matin avait déclose
    Sa robe de pourpre au soleil,
    A point perdu cette vesprée
    Les plis de sa robe pourprée,
    Et son teint au vôtre pareil.

    Las ! Voyez comme en peu d'espace,
    Mignonne, elle a dessus la place,
    Las, ses beautés laissé choir !
    O vraiment marâtre Nature,
    Puisqu'une telle fleur ne dure
    Que du matin jusques au soir

    Donc, si vous me croyez, mignonne,
    Tandis que votre âge fleuronne
    En sa plus verte nouveauté,
    Cueillez, cueillez votre jeunesse :
    Comme à cette fleur, la vieillesse
    Fera ternir votre beauté."
    Pierre de Ronsard

     

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  • Les caresses des yeux

     

    Auguste ANGELLIER
    1848 - 1911

     

    Les caresses des yeux

    Les caresses des yeux sont les plus adorables ;
    Elles apportent l'âme aux limites de l'être,
    Et livrent des secrets autrement ineffables,
    Dans lesquels seul le fond du coe

    ur peut apparaître.

    Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elles ;
    Leur langage est plus fort que toutes les paroles ;
    Rien n'exprime que lui les choses immortelles
    Qui passent par instants dans nos êtres frivoles.

    Lorsque l'âge a vieilli la bouche et le sourire
    Dont le pli lentement s'est comblé de tristesses,
    Elles gardent encor leur limpide tendresse ;

    Faites pour consoler, enivrer et séduire,
    Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes !
    Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?

     

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  • Marcher

     

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  • Les soleils de Juillet

    Les Soleils de Juillet

    Auguste Lacaussade

    A ELLE

    Les voici revenus, les jours que vous aimez,
    Les longs jours bleus et clairs sous des cieux sans nuage.
    La vallée est en fleur, et les bois embaumés
    Ouvrent sur les gazons leur balsamique ombrage.
    Tandis que le soleil, roi du splendide été,
    Verse tranquillement sa puissante clarté,
    Au pied de ce grand chêne aux ramures superbes,
    Amie, asseyons-nous dans la fraîcheur des herbes ;
    Et là, nos longs regards perdus au bord des cieux,
    Allant des prés fleuris dans l’éther spacieux,
    Ensemble contemplons ces beaux coteaux, ces plaines
    Où les vents de midi, sous leurs lentes haleines,
    Font des blés mûrissants ondoyer les moissons.
    Avec moi contemplez ces calmes horizons,
    Ce transparent azur que la noire hirondelle
    Emplit de cris joyeux et franchit d’un coup d’aile ;
    Et là-bas ces grands bœufs ruminants et couchés,
    Et plus loin ces hameaux d’où montent les clochers,
    Et ce château désert, ces croulantes tourelles,
    Qu’animent de leur vol les blanches tourterelles,
    Et ce fleuve paisible au nonchalant détour,
    Et ces ravins ombreux, frais abris du pâtour,
    Et tout ce paysage, heureux et pacifique,
    Où s’épanche à flots d’or un soleil magnifique !…

    O soleils de juillet ! ô lumière ! ô splendeurs !
    Radieux firmament ! sereines profondeurs !
    Mois puissants qui versez tant de sèves brûlantes
    Dans les veines de l’homme et les veines des plantes,
    Mois créateurs ! beaux mois ! je vous aime et bénis.
    Par vous les bois chargés de feuilles et de nids,
    S’emplissent de chansons, de tiédeurs et d’arômes.
    Les arbres, dans l’azur ouvrant leurs larges dômes,
    Balancent sur nos fronts avec l’encens des fleurs
    Les voix de la fauvette et des merles siffleurs.
    Tout est heureux, tout chante, ô saison radieuse !
    Car tout aspire et boit ta flamme glorieuse.
    Par toi nous vient la vie, et ta chaude clarté
    Mûrit pour le bonheur et pour la volupté
    La vierge, cette fleur divine et qui s’ignore.
    Dans les vallons d’Éden, sereine et pure encore,
    Sous tes rayons rêvant son rêve maternel,
    A l’ombre des palmiers Ève connût Abel.
    Abel dans ses enfants en garde souvenance.
    Aussi, quand brûle au ciel ta féconde puissance,
    O mère des longs jours ! lumineuse saison !
    Oubliant tout, Caïn, l’ombre, la trahison,
    La race enfant d’Abel, fille de la lumière,
    Race aimante et fidèle à sa bonté première,
    Avec l’onde et la fleur, avec le rossignol,
    Ce qui chante dans l’air ou fleurit sur le sol,
    S’en va disant partout devant ta clarté blonde :
    « Combien tous les bons cœurs sont heureux d’être au monde ! »

    Et moi, je suis des leurs ! Épris d’azur et d’air,
    Quand ton astre me luit dans le firmament clair,
    Avant midi j’accours, sous l’arbre où tu m’accueilles,
    Saluer en plein bois la jeunesse des feuilles !
    Là, dans l’herbe caché, seul avec mes pensers,
    J’ai bien vite oublié les mauvais jours passés.
    Sous les rameaux lustrés où ta clarté ruisselle,
    Je bois en paix ma part de vie universelle.
    Les sens enveloppés de tes tièdes réseaux,
    J’écoute autour de moi mes frères les oiseaux ;
    Avec l’herbe et l’insecte, avec l’onde et la brise,
    Sympathique rêveur, mon esprit fraternise.
    Voilé d’ombre dorée et les yeux entr’ouverts,
    L’âme pleine d’accords, je médite des vers.
    Mais si, comme aujourd’hui, ma pâle bien-aimée
    M’a voulu suivre au bois, sous la haute ramée,
    Si ma charmante amie aux regards veloutés
    A voulu tout un jour, pensive à mes côtés,
    Oubliant et la ville et la vie et nos chaînes,
    Boire avec moi la paix qui tombe des grands chênes ;
    Sur les mousses assis, mon front sur ses genoux,
    Plongeant mes longs regards dans ses regards si doux,
    Ah ! je ne rêve plus de vers !… Sous son sourire
    Chante au fond de mon âme une ineffable lyre ;
    Et des arbres, des fleurs, des grâces de l’été,
    Mon œil ne voit, mon cœur ne sent que sa beauté !
    Et dans ses noirs cheveux glissant un doigt timide,
    J’y pose en frémissant quelque beau lys humide ;
    Et, muet à ses pieds, et sa main sur ma main,
    J’effeuille vaguement des tiges de jasmin ;
    Et leur vive senteur m’enivre, et sur notre âme
    Comme un vent tiède passe une haleine de flamme !…

    O flammes de juillet ! soleils de volupté !
    Saveur des baisers pris dans le bois écarté !
    O chevelure moite et sous des mains aimées
    S’épandant sur mon front en grappes parfumées !
    Des fleurs sous la forêt pénétrante senteur,
    Arbres de feux baignés, heures de molle ardeur,
    Heures où sur notre âme, ivre de solitude,
    Le calme des grands bois règne avec plénitude ;
    Tranquillité de l’air, soupirs mystérieux,
    Dialogue muet des yeux parlant aux yeux ;
    Longs silences coupés de paroles plus douces
    Que les murmures frais de l’eau parmi les mousses ;
    O souvenirs cueillis au pied des chênes verts,
    Vous vivez dans mon cœur. Vous vivrez dans mes vers !

     

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