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  • Trésors d'automne

    "Trésors d'automne"

     

    C'est l'automne et ses merveilles,
    Qui tous les ans nous émerveillent.
    C'est l'automne flamboyant,
    qui nous redonne des yeux d'enfants.
    C'est l'automne et ses ocres chatoyantes,
    Pleines de soleil et de chaleurs rasantes.
    C'est l'automne et ses trésors,
    Qui chaque année nous revigorent.
    C'est l'automne et ses écureuils virevoltants,
    en quête des gourmandises du moment.
    C'est l'automne et ses embruns,
    qui ravigotent une dernière fois les jardins.

           
    Quand vient l'automne, les sages te diront :
    Mange des pommes, pour garde la forme.
    Mange des poires, pour chasser le désespoir.
    Ramasse des noix, pour rester en joie.
    Mange des noisettes, pour garder toute ta tête.
    Ramasse des châtaignes, pour les jours de peine.
    C'est l'automne qui toujours nous donne,
    Et à notre oreille doucement nous fredonne :
    Remplis tes paniers de ses offrandes,
    Remplis tes corbeilles de ses merveilles,
    Elles te préserveront tout l'hiver de mille galères.
    Il est temps de garnir ta besace pour éloigner la menace.
    C'est l'automne prévoyant, c'est l'automne bienfaisant.
    C'est l'ami qui nous préserve avant le grand changement.
    C'est l'automne qui nous éblouit de ses charmes,
    avant de nous abandonner à notre vague à l'âme ...

     

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  • Oh toi ! Couronne de bois sensible et ambrée,

    Amarantes préparant de nouveaux départs,

    Faux adieux annonçant la fraîcheur des glaciers,

    Pour toi la nature lève ses derniers remparts.

    Sur toi la faune calcule ses provisions,

    Et je divague en longeant tes passages,

    Sentiers bien trop pressés d’être en hibernation,

    Un air de safran caressant les feuillages.

    Contre tes beaux jours la nature soupire,

    Alizé chauffé par la saveur d’automne.

    L’amant déposant un tout dernier sourire,

    À une muse que le destin braconne.

    Lubin Oriana, Métaphores des cycles

     

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  • Fanfaronnade

    Alphonse Daudet

    Je n’ai plus ni foi ni croyance !
    Il n’est pas de fruit défendu
    Que ma dent n’ait un peu mordu
    Sur le vieil arbre de science :
    Je n’ai plus ni foi ni croyance.

    Mon cœur est vieux ; il a mûri
    Dans la pensée et dans l’étude ;
    Il n’est pas de vieille habitude
    Dont je ne l’aie enfin guéri.
    Mon cœur est vieux, il a mûri.

    Les grands sentiments me font rire ;
    Mais, comme c’est très bien porté,
    J’en ai quelques uns de côté
    Pour les jours où je veux écrire
    Des vers de sentiment…pour rire.

    Quand un ami me saute au cou,
    Je porte la main à ma poche ;
    Si c’est mon parent le plus proche,
    J’ai toujours peur d’un mauvais coup,
    Quand ce parent me saute au cou.

    Veut-on savoir ce que je pense
    De l’amour chaste et du devoir ?
    Pour le premier…allez-y voir ;
    Quant à l’autre, je me dispense
    De vous dire ce que je pense

    C’est moi qui me suis interdit
    Toute croyance par système,
    Et, voyez, je ne crois pas même
    Un seul mot de ce que j’ai dit.

     


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  • Terre de France

    Terre de France  ...

     

    Oui, partout elle est bonne et partout elle est belle,

    Notre terre de France aux mille aspects divers !

    Belle sur les sommets où trônent les hivers,

    Et dans la lande fauve à l’araire rebelle,

    Belle au bord des flots bleus, belle au fond des bois verts !

     

    Belle et bonne aux coteaux où la vigne s’accroche,

    Et dans la plaine grasse où moutonnent les blés ;

    Bonne dans les pâtis où les bœufs rassemblés
    Mugissent ; bonne encore aux fentes de la roche

    Où les oliviers gris aux figuiers sont mêlés !

     

    Au front des pics neigeux où l’aigle pend son aire,

    Et dont le soleil fait des tours de diamant,

    Dans le glacier d’où sort le gave en écumant,

    Et d’où parfois, avec un fracas de tonnerre,

    L’avalanche bondit sur nos champs de froment ;

     

    Belle et bonne toujours, à la fois forte et douce,

    Notre terre se dresse en granit menaçant,

    Tourne vers l’étranger son plus âpre versant,

    Et nous déroule l’autre en gradins, sans secousse,

    Comme un tapis moelleux qui d’un palais descend.

     

    Et là-bas, tout au bout du morne promontoire
    D’où s’élèvent, le soir, les cris et les sanglots

    Des mères et des sœurs pleurant nos matelots,

    Notre terre est superbe en sa double victoire

    De ses feux sur la nuit, de ses rocs sur les flots !

     

    Elle est belle surtout au pays d’où nous sommes,

    Provençaux ou Lorrains, Rouergats ou Bretons,

    Au pays qu’en nos cœurs partout nous emportons,

    Dont nous gardons l’accent, dont nous vantons les hommes,

    Et que, depuis Brizeux à Paris, nous chantons !

     

    Elle est douce au vallon où joua notre enfance

    Et dont l’esprit toujours reprend l’étroit chemin ;

    Douce ou l’on nous connaît, où l’on nous tend la main,

    Douce où dorment nos morts, douce où l’on a d’avance
    Marqué la place où l’on ira dormir demain !…

     

    Mais plus belle et plus douce à notre âme meurtrie

    Est la terre d’Alsace arrachée à nos flancs,

    La terre où sont tombés nos cuirassiers sanglants,

    Et d’où leur ombre encore éperdument nous crie :
    " Frères, comme à venir vers nous vous êtes lents ! "

     

    La terre qu’il faudra reprendre par l’épée,

    Quitte à donner nos fils la les plus forts, les plus beaux,

    – Mères, vous le savez ! – en pâture aux corbeaux,

    Mais qui, plus belle encore de notre sang trempée,

    Verra se soulever les morts de leurs tombeaux

     

    Pour regarder venir, au sommet des collines,

    Nos drapeaux bien-aimés qui claqueront au vent,

    Pour ouïr nos clairons sonner en les suivant,

    Tandis que sous le ciel, en notes cristallines,

    Ses clochers chanteront dans le soleil levant !…

     

    Terre de France, terre entre toutes féconde,

    Dont on a pu blesser mais non tarir le sein,
    Ruche d’où part vibrant le glorieux essaim
    Que depuis trois mille ans Dieu mène par le monde
    A l’accomplissement de quelque grand dessein ;

     

    Terre où le soc demain peut se changer en glaive 

    Et le canon bondir en écrasant des fleurs, 

    Mère d’un peuple fier que trempent les douleurs, 

    Qui trop souvent faiblit, mais toujours se relève, 

    Plus grand au lendemain de ses plus grands malheurs ; 

                                                                                                                                                                                                                              Terre de laboureurs, d’apôtres, de poètes
    Qui font beau ton passé, triste et doux ton présent ;

    Terre d’où l’Idéal son vol puissant
    Et monte dans le ciel avec tes alouettes
    Dès que l’aigle a cessé de réclamer du sang ;

     

    Pardonne à l’un de ceux que tes beautés enchantent,

    Qui t’aime dans tes monts, tes plaines et tes bois,

    Tes douleurs d’aujourd’hui, tes gloires d’autrefois,

    De te chanter, un peu comme nos pâtres chantent,

    Avec beaucoup de cœur, sans art, à pleine voix.

     

    (François Fabié, Fleurs de genêts)

     

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