• Le coeur des fleurs

     

    Murielle SOMMAIY-VANDENSTOCK

     

    Le coeur des fleurs

    On n'entend pas battre le coeur
    Le petit coeur caché des fleurs
    Quand on les tient aux bouts des doigt
    On ne connait pas leur émoi!
    Le coeur des fleurs c'est leur parfum
    Qu'elles dispensent à tout un chacun!
    On n'entend pas les fleurs gémir
    Quand dans un vase elles vont mourrir!
    On ne connait pas leur détresse
    Quand dans une couronne on les tresse
    Et de leurs tiges emmèlées
    On ne les entend pas crier!
    Pourquoi torturer la nature?
    Lui infliger tant de blessures?
    Pourquoi gacher cette douceur
    Qui se cache dans le coeur des fleurs?
    Dans mon jardin,les jours d'été
    Je tends l'oreille,les yeux fermés
    J'entends chanter les fleurs sauvages
    Qui me remercient d'être sage......

     

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    Dans mon jardin d'hiver

    Dans mon jardin d'hiver

    Sous sa cloche de verre bat un cœur heureux,
    On y voit un oranger bonsaï dans son pot,
    Des orchidées sauvages couleur abricot,
    Et des fleurs savantes aux feuillages bleus.

    L'odeur des agrumes, le sabot de Vénus,
    Un jasmin en fleur, fragrances sensuelles,
    Éternelle oasis où survit l'étincelle,
    Mais ma serre a bien quelque chose de plus.

    C'est son jet d'eau qui lui donne l'air andalou,
    Point d'air de flamenco mais une eau en liesse
    S'échappe des menus bras une déesse,
    Assise noblement sur un dauphin jaloux.

    Et tout autour cinq suspensions ovoïdes,
    Sur ces petits bateaux poussent des capillaires,
    Dont le vert s'émeut du miroir imaginaire,
    Drôles de fougères aux feuilles bizarroïdes.

    Et sous un long palmier couleur d'aventurine,
    Ce petit banc de bois priant de nous y asseoir,
    Étrangeté de mon jardin , ce grand miroir,
    Où l'Arlequin qui vit en moi, imagine,

    Plutôt fait revivre sa Colombine.

    TIMIlO

    /www.lejardinpoétiquedetimilo.com

     

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  • Etoiles

    Titre : Étoiles

    Poète : Théophile Gautier (1811-1872)

    Recueil : La comédie de la mort (1838).

    Étoiles, qui d'en haut voyez valser les mondes,
    Faites pleuvoir sur moi, de vos paupières blondes,
    Vos pleurs de diamant ;
    Lune, lis de la nuit, fleur du divin parterre,
    Verse-moi tes rayons, ô blanche solitaire,
    Du fond du firmament !

    Oeil ouvert sans repos au milieu de l'espace,
    Perce, soleil puissant, ce nuage qui passe !
    Que je te voie encor ;
    Aigles, vous qui fouettez le ciel à grands coups d'ailes,
    Griffons au vol de feu, rapides hirondelles,
    Prêtez-moi votre essor !

    Vents, qui prenez aux fleurs leurs âmes parfumées
    Et les aveux d'amour aux bouches bien-aimées ;
    Air sauvage des monts,
    Encor tout imprégné des senteurs du mélèze ;
    Brise de l'Océan où l'on respire à l'aise,
    Emplissez mes poumons !

    Avril, pour m'y coucher, m'a fait un tapis d'herbe ;
    Le lilas sur mon front s'épanouit en gerbe,
    Nous sommes au printemps.
    Prenez-moi dans vos bras, doux rêves du poète,
    Entre vos seins polis posez ma pauvre tête
    Et bercez-moi longtemps.

    Loin de moi, cauchemars, spectres des nuits ! Les roses,
    Les femmes, les chansons, toutes les belles choses
    Et tous les beaux amours,
    Voilà ce qu'il me faut. Salut, ô muse antique,
    Muse au frais laurier vert, à la blanche tunique,
    Plus jeune tous les jours !

    Brune aux yeux de lotus, blonde à paupière noire,
    Ô Grecque de Milet, sur l'escabeau d'ivoire
    Pose tes beaux pieds nus ;
    Que d'un nectar vermeil la coupe se couronne !
    Je bois à ta beauté d'abord, blanche Théone,
    Puis aux dieux inconnus.

    Ta gorge est plus lascive et plus souple que l'onde ;
    Le lait n'est pas si pur et la pomme est moins ronde.
    Allons, un beau baiser !
    Hâtons-nous, hâtons-nous ! Notre vie, ô Théone,
    Est un cheval ailé que le Temps éperonne,
    Hâtons-nous d'en user.

    Chantons Io, Péan !... Mais quelle est cette femme
    Si pâle sous son voile ? Ah ! c'est toi, vieille infâme !
    Je vois ton crâne ras ;
    Je vois tes grands yeux creux, prostituée immonde,
    Courtisane éternelle environnant le monde
    Avec tes maigres bras !

     

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  • La chanson du public

    La chanson du public

    Quand s’illumine le cirque
    On frappe des mains
    Quand l’orchestre fait d’la musique
    On frappe des mains.
    Et voilà Monsieur Loyal
    Qui entre en piste à cheval
    On frappe des mains
    On frappe des mains

    Quand le clown nous fait rire
    On dit bravo
    Quand on voit le lion bondir
    On dit bravo
    Quand le magicien malin
    Fait apparaître un lutin
    On dit bravo
    On dit bravo

    Pour les sauts des acrobates
    On tape des pieds
    Quand l’ours brun lève la patte
    On tape des pieds
    Quand les balles de couleur
    Voltigent autour du jongleur
    On tape des pieds
    On tape des pieds

    Quand les singes font des grimaces
    On crie encore
    Quand les poneys dansent une valse
    On crie encore
    Quand l’éléphant se balance
    Devant nous tous, en cadence
    On crie encore
    On crie encore

    Quand le spectacle est fini
    On dit merci
    Avant qu’le cirque soit parti
    On dit merci
    Pour les rires et pour les peurs,
    Pour ces trois heures de bonheur
    On dit merci
    On dit merci

    Jean Humenry

     

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  • Voici la mort du ciel

    Voici la mort du ciel…

    Théodore Agrippa d'Aubigné

    Voici la mort du ciel en l’effort douloureux
    Qui lui noircit la bouche et fait saigner les yeux.
    Le ciel gémit d’ahan, tous ses nerfs se retirent,
    Ses poumons près à près sans relâche respirent.
    Le soleil vêt de noir le bel or de ses feux,
    Le bel oeil de ce monde est privé de ses yeux ;
    L’âme de tant de fleurs n’est plus épanouie,
    Il n’y a plus de vie au principe de vie :
    Et, comme un corps humain est tout mort terrassé
    Dès que du moindre coup au coeur il est blessé,
    Ainsi faut que le monde et meure et se confonde
    Dès la moindre blessure au soleil, coeur du monde.
    La lune perd l’argent de son teint clair et blanc,
    La lune tourne en haut son visage de sang ;
    Toute étoile se meurt : les prophètes fidèles
    Du destin vont souffrir éclipses éternelles.
    Tout se cache de peur : le feu s’enfuit dans l’air,
    L’air en l’eau, l’eau en terre ; au funèbre mêler
    Tout beau perd sa couleur.

     

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