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Par Elettra le 28 Novembre 2022 à 08:06
Murielle SOMMAIY-VANDENSTOCK
Le coeur des fleurs
On n'entend pas battre le coeur
Le petit coeur caché des fleurs
Quand on les tient aux bouts des doigt
On ne connait pas leur émoi!
Le coeur des fleurs c'est leur parfum
Qu'elles dispensent à tout un chacun!
On n'entend pas les fleurs gémir
Quand dans un vase elles vont mourrir!
On ne connait pas leur détresse
Quand dans une couronne on les tresse
Et de leurs tiges emmèlées
On ne les entend pas crier!
Pourquoi torturer la nature?
Lui infliger tant de blessures?
Pourquoi gacher cette douceur
Qui se cache dans le coeur des fleurs?
Dans mon jardin,les jours d'été
Je tends l'oreille,les yeux fermés
J'entends chanter les fleurs sauvages
Qui me remercient d'être sage......
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Par Elettra le 21 Novembre 2022 à 07:58Dans mon jardin d'hiver
Sous sa cloche de verre bat un cœur heureux,
On y voit un oranger bonsaï dans son pot,
Des orchidées sauvages couleur abricot,
Et des fleurs savantes aux feuillages bleus.
L'odeur des agrumes, le sabot de Vénus,
Un jasmin en fleur, fragrances sensuelles,
Éternelle oasis où survit l'étincelle,
Mais ma serre a bien quelque chose de plus.
C'est son jet d'eau qui lui donne l'air andalou,
Point d'air de flamenco mais une eau en liesse
S'échappe des menus bras une déesse,
Assise noblement sur un dauphin jaloux.
Et tout autour cinq suspensions ovoïdes,
Sur ces petits bateaux poussent des capillaires,
Dont le vert s'émeut du miroir imaginaire,
Drôles de fougères aux feuilles bizarroïdes.
Et sous un long palmier couleur d'aventurine,
Ce petit banc de bois priant de nous y asseoir,
Étrangeté de mon jardin , ce grand miroir,
Où l'Arlequin qui vit en moi, imagine,Plutôt fait revivre sa Colombine.
TIMIlO
/www.lejardinpoétiquedetimilo.com
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Par Elettra le 17 Novembre 2022 à 08:27
Titre : Étoiles
Poète : Théophile Gautier (1811-1872)
Recueil : La comédie de la mort (1838).
Étoiles, qui d'en haut voyez valser les mondes,
Faites pleuvoir sur moi, de vos paupières blondes,
Vos pleurs de diamant ;
Lune, lis de la nuit, fleur du divin parterre,
Verse-moi tes rayons, ô blanche solitaire,
Du fond du firmament !
Oeil ouvert sans repos au milieu de l'espace,
Perce, soleil puissant, ce nuage qui passe !
Que je te voie encor ;
Aigles, vous qui fouettez le ciel à grands coups d'ailes,
Griffons au vol de feu, rapides hirondelles,
Prêtez-moi votre essor !
Vents, qui prenez aux fleurs leurs âmes parfumées
Et les aveux d'amour aux bouches bien-aimées ;
Air sauvage des monts,
Encor tout imprégné des senteurs du mélèze ;
Brise de l'Océan où l'on respire à l'aise,
Emplissez mes poumons !
Avril, pour m'y coucher, m'a fait un tapis d'herbe ;
Le lilas sur mon front s'épanouit en gerbe,
Nous sommes au printemps.
Prenez-moi dans vos bras, doux rêves du poète,
Entre vos seins polis posez ma pauvre tête
Et bercez-moi longtemps.
Loin de moi, cauchemars, spectres des nuits ! Les roses,
Les femmes, les chansons, toutes les belles choses
Et tous les beaux amours,
Voilà ce qu'il me faut. Salut, ô muse antique,
Muse au frais laurier vert, à la blanche tunique,
Plus jeune tous les jours !
Brune aux yeux de lotus, blonde à paupière noire,
Ô Grecque de Milet, sur l'escabeau d'ivoire
Pose tes beaux pieds nus ;
Que d'un nectar vermeil la coupe se couronne !
Je bois à ta beauté d'abord, blanche Théone,
Puis aux dieux inconnus.
Ta gorge est plus lascive et plus souple que l'onde ;
Le lait n'est pas si pur et la pomme est moins ronde.
Allons, un beau baiser !
Hâtons-nous, hâtons-nous ! Notre vie, ô Théone,
Est un cheval ailé que le Temps éperonne,
Hâtons-nous d'en user.
Chantons Io, Péan !... Mais quelle est cette femme
Si pâle sous son voile ? Ah ! c'est toi, vieille infâme !
Je vois ton crâne ras ;
Je vois tes grands yeux creux, prostituée immonde,
Courtisane éternelle environnant le monde
Avec tes maigres bras !
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Par Elettra le 16 Novembre 2022 à 08:14
La chanson du public
Quand s’illumine le cirque
On frappe des mains
Quand l’orchestre fait d’la musique
On frappe des mains.
Et voilà Monsieur Loyal
Qui entre en piste à cheval
On frappe des mains
On frappe des mainsQuand le clown nous fait rire
On dit bravo
Quand on voit le lion bondir
On dit bravo
Quand le magicien malin
Fait apparaître un lutin
On dit bravo
On dit bravoPour les sauts des acrobates
On tape des pieds
Quand l’ours brun lève la patte
On tape des pieds
Quand les balles de couleur
Voltigent autour du jongleur
On tape des pieds
On tape des piedsQuand les singes font des grimaces
On crie encore
Quand les poneys dansent une valse
On crie encore
Quand l’éléphant se balance
Devant nous tous, en cadence
On crie encore
On crie encoreQuand le spectacle est fini
On dit merci
Avant qu’le cirque soit parti
On dit merci
Pour les rires et pour les peurs,
Pour ces trois heures de bonheur
On dit merci
On dit merciJean Humenry
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Par Elettra le 15 Novembre 2022 à 10:10
Voici la mort du ciel…
Théodore Agrippa d'AubignéVoici la mort du ciel en l’effort douloureux
Qui lui noircit la bouche et fait saigner les yeux.
Le ciel gémit d’ahan, tous ses nerfs se retirent,
Ses poumons près à près sans relâche respirent.
Le soleil vêt de noir le bel or de ses feux,
Le bel oeil de ce monde est privé de ses yeux ;
L’âme de tant de fleurs n’est plus épanouie,
Il n’y a plus de vie au principe de vie :
Et, comme un corps humain est tout mort terrassé
Dès que du moindre coup au coeur il est blessé,
Ainsi faut que le monde et meure et se confonde
Dès la moindre blessure au soleil, coeur du monde.
La lune perd l’argent de son teint clair et blanc,
La lune tourne en haut son visage de sang ;
Toute étoile se meurt : les prophètes fidèles
Du destin vont souffrir éclipses éternelles.
Tout se cache de peur : le feu s’enfuit dans l’air,
L’air en l’eau, l’eau en terre ; au funèbre mêler
Tout beau perd sa couleur.
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