• A une fleur séchée...

     

    A une fleur séchée dans un album
    Lamartine

    Il m'en souvient, c'était aux plages
    Où m'attire un ciel du midi,
    Ciel sans souillure et sans orages,
    Où j'aspirais sous les feuillages
    Les parfums d'un air attiédi.

    Une mer qu'aucun bord n'arrête
    S'étendait bleue à l'horizon;
    L'oranger, cet arbre de fête,
    Neigeait par moments sur ma tête;
    Des odeurs montaient du gazon.

    Tu croissais près d'une colonne
    D'un temple écrasé par le temps;
    Tu lui faisais une couronne,
    Tu parais son tronc monotone
    Avec tes chapiteaux flottants;

    Fleur qui décores la ruine
    Sans un regard pour t'admirer !
    Je cueillis ta blanche étamine,
    Et j'emportai sur ma poitrine
    Tes parfums pour les respirer.

    Aujourd'hui, ciel, temple, rivage,
    Tout a disparu sans retour
    Ton parfum est dans le nuage,
    Et je trouve, en tournant la page,
    La trace morte d'un beau jour!

    « Igor LevashoNoir et blanc-pps- »
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