-
Fable de la sirène et des ivrognes
Fable de la sirène et des ivrognes
Tous ces messieurs étaient là-bas
Lorsqu'elle entra complètement nue
Ils avaient bu et commencèrent à lui cracher dessus
Elle ne comprenait rien, elle sortait à peine du fleuve
C'était une sirène qui s'était égarée
Les insultes couraient sur sa chair lisse
L'immondice couvrait ses seins d'or
Elle ne savait pas pleurer c'est pourquoi elle ne pleurait pas
Elle ne savait pas s'habiller c'est pourquoi elle ne s'habillait pas
Ils la tatouèrent avec des cigarettes et des bouchons brûlés
Et ils riaient jusqu'à tomber sur le sol de la taverne
Elle ne parlait pas car elle ne savait pas parler
Ses yeux étaient couleur d'amour lointain
Ses bras bâtis de topazes jumeaux
Ses lèvres se coupèrent dans la lumière du corail
Et tout à coup elle sortit par cette porte
À peine entra t-elle dans le fleuve qu'elle fut propre
Elle resplendit comme une pierre blanche dans la pluie
Et sans se retourner elle nagea à nouveau
Elle nagea vers jamais plus vers la mort.
-
Commentaires